Le travail au froid négatif

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Froid négatif

En milieu professionnel, de nombreuses situations d’exposition au froid naturel ou artificiel sont rencontrées et peuvent engendrer des risques plus ou moins graves. Il est important de mieux comprendre et repérer le travail au froid, pour préserver votre santé et celles des salariés.

Mieux comprendre le travail au froid

Le travail au froid n’a pas de définition réglementaire. Toutefois, on peut parler de travail en ambiance froide pour des températures inférieures à 5°C. Il faut donc être particulièrement vigilant dès que les salariés sont exposés à des températures très basses et mettre en place des mesures de prévention adaptées. 

 

Attention à l’humidité : l’eau chasse la chaleur du corps 25 fois plus rapidement que l’air sec.
 

Un milieu de travail froid présente des risques liés à trois facteurs : la température de l’air, le mouvement de l’air (vitesse du vent) et l’humidité. 

Pour travailler en toute sécurité, ces facteurs doivent être compensés par une bonne isolation (plusieurs couches de vêtements protecteurs ), une activité physique et une exposition contrôlée au froid (alternance travail-repos). 

40% de la perte de chaleur se fait par le cou et la tête, 30 % par le tronc. Il est important d’être bien équipé contre le froid.

Quels sont les risques et comment les prévenir ?

Les risques pour la santé
  • Brûlures par le froid (gelure…).
  • Hypothermie (en particulier, en cas d’immobilisation forcée).
  • Facteur favorisant des TMS (troubles musculo-squelettiques).
  • Aggravation du risque cardio-vasculaire.
  • Le froid peut contribuer à la survenue d’accident du travail : chute de plain-pied sur sol verglacé…

Certaines maladies et certains traitements peuvent être incompatibles avec le travail au froid négatif. Il est important d’encourager les salariés à en parler à leur médecin traitant et à leur médecin du travail. 

Les circonstances qui aggravent les risques liés au travail au froid :

  • L’importance de la durée de l’exposition au froid.
  • Le travail en extérieur dans des zones non protégées du vent ou de la pluie.
  • Le travail en intérieur dans des locaux non chauffés en hiver ou dans des conditions de froid artificiel.
  • Le port de vêtements non adaptés au froid ou au travail.
  • L’absence de protection thermique pour la tête.
  • L’exécution d’une tâche à des cadences élevées ou d’un travail physique entraînant une sudation : la peau humide est plus sensible au froid, des vêtements humides de transpiration sont inconfortables et entraînent une baisse de l’isolation thermique.
  • Des pauses insuffisantes.
  • L’absence d’abri et de salle de repos chauffés.
  • Le contact direct entre la peau nue et des surfaces métalliques froides à des températures inférieures à -7°C.
  • Une formation insuffisante des salariés.

 

Savoir reconnaître les signes d’alerte à ne pas négliger
  • Gelures : picotements, démangeaisons, douleurs à la pression des extrémités, insensibilité.
  • Ces signes doivent conduire au retrait immédiat de la zone froide.

Gardez un contact régulier avec vos collègues pour détecter rapidement quelqu’un d’immobilisé.

 

REPÉRER L'HYPOTHERMIE

L’hypothermie est un refroidissement de la température iinterne du corps en dessous de 35°C, qui met la santé en danger.

Les signes d'alerte

  • Les premiers signes : chair de poule, frissons et engourdissement des extrémités.
  • Puis : parole saccadée, difficultés à marcher et à bouger, manque d’attention, perte de jugement et de mémoire, peau froide et grise, fatigue, somnolence.

La conduite à tenir

  • Si la victime est parfaitement consciente :
    • alerter ou faire alerter les secours en appelant le 15,
    • soustraire la personne du froid et l’isoler du sol de façon prudente,
    • si possible, lui ôter les vêtements froids et mouillés, et lui mettre des vêtements chauds et secs,
    • la couvrir d’une couverture sèche (ou de survie), sans oublier de couvrir la tête,
    • lui donner une boisson chaude.
  • Si la victime a des troubles de la conscience :
    • alerter ou faire alerter les secours en appelant le 15,
    • la mobiliser au minimum,
    • la couvrir avec une couverture de survie.

Attention au risque d’arrêt cardiaque brutal lors des manipulations de la victime.

En tant qu'employeurs, comment prévenir le travail au froid négatif ?

ÉVALUER VOS RISQUES DANS LE DOCUMENT UNIQUE

Lorsque le travail au froid ne peut pas être évité, en tant que chef d’entreprise, vous devez évaluer les risques que font encourir les opérations réalisées en froid négatif pour la santé et la sécurité de vos salariés. N’hésitez pas à associer vos salariés à l’identification des situations ou postes de travail posant problème et à l’analyse des facteurs de risque.
 

ÉLABORER UN PLAN D’ACTION

Quelques exemples de pistes d’actions à mener…

Repenser l’organisation du travail

  • Veiller à la compatibilité des tâches avec l’ambiance froide et les protections.
  • Veiller à la sécurité de production de froid artificiel.
  • Éviter le travail isolé.
  • Veiller à la détection précoce de tout salarié immobilisé au froid.
  • Organiser les secours en ambiance froide (au mieux avec la coopération des services de secours et d’incendie départementaux).
  • Organiser des cycles de travail courts.
  • Prévoir un temps de retour à température ambiante suffisant.
  • Veiller à effectuer en dehors de l’ambiance froide toutes les tâches qui peuvent y être effectuées.
  • Planifier le travail en extérieur en fonction des conditions météorologiques.

Agir sur la formation et l’information des salariés

  • Former et informer les salariés sur la conduite à tenir en cas d’urgence.
  • Former lors de l’embauche de chaque salarié sur le travail au froid.

Mettre à disposition des équipements de protection collective
Selon les engins de manutention :

  • cabines chauffantes,
  • poignées chauffantes,
  • planchers chauffants.

Mettre à disposition des EPI

  • Adaptés à l’ambiance thermique et aux tâches à effectuer.
  • 3 couches de vêtements.
  • Vêtements non compressifs.
  • Chaussures de sécurité à pointure majorée.
  • Gants adaptés à la tâche et au froid.
  • Couvre-chef.
  • Mettre à disposition des installations permettant le séchage et le stockage des EPI, ainsi que des vestiaires chauffés.

Repenser l’organisation des pauses

  • Organiser des pauses régulières au mieux toutes les heures.
  • Dans un local chauffé et équipé (chaises, tables, micro-ondes et réfrigérateur…).
  • Mettre à disposition des boissons chaudes en évitant le café.
  • Mettre à disposition une collation.

Mettre en place les moyens de prévention aux risques propres du poste ou de l’activité.

 

Salariés, quels sont les bons réflexes ?

Comment s'habiller ?

  • Se couvrir la tête.
  • Enfiler 3 couches de vêtements adaptés.
  • Veiller à la non-compression des extrémités : majorer la pointure des chaussures de sécurité et porter des gants adaptés à la tâche et au froid. 

Comment s'alimenter ?

  • Le froid augmente les besoins en énergie, il est donc important d’ajuster les rations alimentaires.
  • S’hydrater régulièrement lors des pauses

Lutter contre l'humidité

  • Toujours pénétrer en chambre froide négative avec des vêtements et sous-vêtements secs.
  • Se changer si nécessaire.
  • En fin de poste, mettre ses vêtements et chaussures à sécher (au mieux dans les armoires séchantes).

Prendre une pause

  • Respecter les pauses régulières dans un local chauffé.
  • Boire des boissons chaudes, mais éviter de boire trop de café.
  • Prendre une collation. 

La saviez-vous ?

  • 40% de la perte de chaleur se fait par le cou et la tête, 30 % par le tronc. Il est important
    d’être bien équipé contre le froid.
  • Une peau humide perd plus de chaleur qu’une peau sèche.
  • La sueur irrite la peau et provoque le dessèchement, pensez à bien hydrater vos mains.
  • Vous risquez le choc thermique en passant trop vite de la chambre froide à votre voiture en plein soleil sur le parking. Réchauffez-vous progressivement !

Les documents à télécharger

Froid négatif
17/10/2017 - Dépliants salariés
Travail au froid négatif, préservez vos salariés !
17/10/2017 - Guides pratiques employeurs

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