Vibrations lors de la conduite d'engins de manutention
Les vibrations sont un risque professionnel facteur de nombreuses pathologies ou effets sur la santé : troubles visuels et digestifs, troubles de la circulation sanguine, douleurs dorsales dont certaines sont inscrites au tableau 97 des maladies professionnelles du régime de la Sécurité Sociale.
Vibrations, quels sont les risques ?
Conduire un engin de manutention (chariot à fourches en porte à faux, transpalette autoporté,
chariot gerbeur) dans le cadre du travail peut exposer à des vibrations transmises par le siège ou par la plateforme.
Cette exposition peut avoir de nombreux effets sur la santé : troubles visuels, troubles digestifs, troubles du dos, troubles de la circulation sanguine...
ATTENTION ! Certaines pathologies déjà existantes peuvent être aggravées par les vibrations.
Les affections chroniques du rachis lombaire liées aux vibrations sont reconnues au titre du tableau 97 des maladies professionnelles.
Mieux comprendre les risques et les prévenir
L’exposition aux vibrations dépend de plusieurs paramètres. La quantité de vibrations générées par l’engin sera plus importante si :
- Vous conduisez un engin qui n’est pas adapté à la tâche à réaliser (pneumatique, charge…).
- Votre siège n’est pas équipé d’une suspension, de moyens de réglage ou votre siège est mal réglé.
- Vous n’êtes pas formés aux réglages du siège.
- Vous conduisez longtemps, vite et en donnant des à-coups.
- Vous conduisez sur un sol dégradé (trous, bosses…).
- Vous passez sur des quais niveleurs lors du chargement et déchargement de camions.
- Votre espace de travail est insuffisant pour réaliser des manœuvres aisément.
Certains facteurs peuvent aggraver l’effet des vibrations. Ils ne modifient pas le niveau de vibrations, mais peuvent favoriser les troubles de la colonne vertébrale :
- Vous êtes en position assise prolongée.
- Vous conduisez en marche arrière ou en latéral (torsion et inclinaison du buste).
- Vous effectuez des montées et descentes répétées.
- Vous portez des charges.
Le Code du travail impose à l’employeur de prendre des mesures de prévention spécifiques en cas d’exposition aux vibrations mécaniques lorsque la valeur d’exposition sur 8 heures est supérieure ou égale à 0,5m/s2 pour les vibrations transmises à l’ensemble du corps.
L’employeur devra notamment informer et former les salariés, mettre en place des mesures techniques et organisationnelles visant à réduire l’exposition.
La valeur limite d’exposition à ne pas dépasser se situe à 1,15m/s2 pendant une période de 8 heures. En tant que salarié, veillez notamment à respecter les mesures prises par l’employeur pour assurer votre protection.
- Réglez votre siège.
- Adoptez une conduite souple.
- Adaptez votre vitesse.
- Faites l’état des lieux de votre engin de manutention.
- Signalez à votre employeur tout dysfonctionnement sur votre engin et votre environnement de travail.
- Utilisez les moyens de manutention à votre disposition.
- La qualité et le réglage du siège sont primordiaux, un siège mal réglé peut amplifier les vibrations au lieu de les réduire. Demandez un siège à suspension et muni de réglages facilement accessibles et intuitifs.
- Réglez d’abord le siège selon votre taille (hauteur, avant-arrière).
- Réglez l’inclinaison du dossier.
- Réglez ensuite le siège selon votre poids. La suspension doit être réglée à mi-course. Pour vérifier le réglage, sautillez sur votre siège, celui-ci ne doit pas talonner.
Lorsque je m’installe sur mon engin, je règle uniquement le siège par rapport à ma taille.
- FAUX
Il est primordial de régler le siège en fonction de son poids également. Un siège bien réglé peut atténuer les vibrations d’au moins 50%.
Ma vitesse de conduite influe sur le niveau de vibrations.
- VRAI
Une étude expérimentale de l’INRS montre que diminuer sa vitesse moyenne de 9 à 7 km/h pour la conduite d’un transpalette autoporté lors de chargement et déchargement permet de réduire le niveau de vibrations de 20 à 30%, sans perdre en productivité.
Les vibrations ont un effet uniquement sur mon dos.
- FAUX
Elles peuvent avoir un effet sur l’équilibre, la vision, sur les muscles et tendons, la digestion. Elles peuvent induire des troubles cardio-respiratoires.
La durée de vie du siège est plus courte que celle de l’engin.
- VRAI
Signalez à votre employeur quand l’état du siège est dégradé et que vous ne pouvez plus le régler de façon optimale. Au bout de 5 ans, un siège non entretenu est souvent dégradé.