Collectif d'entreprise : retour sur le colloque du 15 juin
À la croisée des chemins depuis le début de la pandémie, entre périodes de confinements et nouvelles habitudes de travail imposées par le respect des règles sanitaires, accélération de phénomènes déjà émergeants tels que digitalisation, distanciation au travail, besoin d’autonomie des travailleurs, et surtout quête de sens des salariés, les entreprises ont modifié leur collectif pour s'adapter à une situation nouvelle. Aujourd'hui, les attentes des salariés ont évolué et la manière de manager, piloter ou faire vivre le collectif des collaborateurs a changé.
Collectif d'entreprises : de quoi parle-t'on et exemple danois
C’est ce collectif d’entreprise revisité qui était l’objet de la première table ronde. Paul-Anthelme ADELE, enseignant chercheur au Laboratoire Droit et Changement Social de l’Université de Nantes, a évoqué le fait que la contrainte de devoir agir dans l'urgence avait permis de déployer pleinement le droit social, tout en rappelant qu'un collectif acteur de droit devrait en principe être la norme.
Sophie MAHÉ, psychologue du travail au SSTRN, a parlé de la confiance, un des ressorts essentiels d’un collectif coopérant, avec son besoin d'espaces d’échanges où les managers doivent faire circuler la parole librement (ce qui n’est pas si simple) pour construire des relations de confiance en entreprise.
Maud CHEVALIER, consultante en innovation managériale, a permis un contrepoint utile avec son retour d’expérience de l’exemple danois du collectif d’entreprise, entrevu lors d'un voyage d'études organisé avec des chefs d'entreprises. Elle a notamment partagé que la confiance dans les collaborateurs y est là-bas présumée et non conditionnée à la preuve, la communication plus directe, les salariés très autonomes et la responsabilisation une véritable caractéristique du modèle éducatif danois.
Des outils juridiques pour les entreprises
La deuxième table ronde de la matinée était consacrée aux outils juridiques fortement mobilisés dans les entreprises depuis la pandémie. Anne-Sophie LE FUR, Estelle DUPAS, Karine DUMONT et Dominique CADIOT, avocates en droit social au Barreau de Nantes, ont décliné les intérêts et points de vigilances du télétravail et du droit à la déconnexion, les nouveautés de la loi santé travail de 2021, l’intérêt des entreprises à s’engager dans la prévention des risques et des conflits du collectif ou à revisiter le temps de travail par l'expérimentation de la semaine de 4 jours.
L'importance du dirigeant… et de sa santé
Ce collectif d’entreprise est souvent incarné et impulsé par son ou ses dirigeants. Pour eux, la pandémie a été une grande secousse, professionnelle et personnelle. Dr Françoise DUCROT, médecin du travail et directrice des partenariats au SSTRN, a rappelé les avancées de la loi du 2 août 2021 pour permettre aux dirigeants de mieux prendre en compte leur propre santé.
Permettant de croiser les regards entre nouvelles réalités, droit et santé, cette matinée d'échanges riches était proposée en collaboration par le SSTRN et l'Ordre des Avocats du Barreau de Nantes et a accueilli une soixantaine de participants chefs d'entreprises, responsables des ressources humaines et avocats.